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  • Sainte Agnès

    Sainte Agnès

     sainte agnès

    C’est un des plus beaux villages de France. Ce n’est pas une façon de parler mais un classement et un label avec son logo décerné par une association française. 155 lieux chargés d’histoire et d’émotion ont été distingués en France pour leur patrimoine exceptionnel. Et Sainte Agnès est  parmi ceux-là.

    Relié par le GR51 aux autres villages perchés du Mentonnais il est à associer à ses voisins d’est en ouest Castellar, Sainte Agnès, Gorbio, Roquebrune. Peille un peu plus loin.

    C’est le village littoral le plus haut d’Europe. Qu’est ce que cela veut dire ? Nous sommes à 3 km à vol d’oiseau de la mer ( 10 km par la route) et déjà à 756 m d’altitude.

     Un balisage sur le terrain « chemins de l’histoire et du patrimoine » est complété par des infos que votre téléphone portable vous donnera à partir d’un tag photographié sur le panneau.

    Le 1er mai chaque année a lieu le critérium des randonneurs de sainte Agnès. Nombreuses balades au départ du village.

     

    Le château, les ruines

    Le site incomparable en nid d’aigle est un excellent poste d’observation et de surveillance face à la mer et à ce qui vient du large. De tous temps l’endroit a été convoité. Des seigneurs rivaux s’en sont emparés tour à tour.

     La forteresse fut construite au 12ème  siècle sur l’emplacement d’un ancien castrum romain.

     château-fort, sainte agnèsRivalité d’abord entre le Comte de Provence et les Génois. Puis passage sous l’autorité de la maison de Savoie avec tout le Comté de Nice à partir de 1388.

    Jusqu’à l’issue des combats entre les troupes françaises de Louis XIV  et les Sardes. La place forte tombe alors et est rasée sur ordre du roi Luis XIV.

     

    Le jardin médiéval

    Situé au plus haut du village,  à l’abri des remparts du château, il est ouvert au public. Il est géré par une association culturelle locale « association des peintres du soleil ». Il reprend la tradition du jardin des dames. Enfermées dans leur donjon en attendant  le retour de guerre ou de croisade de leurs époux, elles se retrouvent au jardin des simples pour bavarder entre elles. C’est un lieu privilégié pour le panorama exceptionnel et pour le plaisir des sens. Au jardin du goût poussent les légumes anciens, au jardin du toucher et des odeurs sont les simples, plantes aromatiques et médicinales. Il faut traverser ce jardin des délices et des vertus en compagnie, avant de rejoindre le donjon  car c’est l’endroit où les gentes dames aiment à se promener cependant que leur troubadour leur chantait l’amour courtois.

    le chou du potager             l'hellebore ou herbe aux fous, ou rose de NoëlIMGP4324.JPGIMGP4323.JPG

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    La forteresse

    Construite entre 1932 et 1936, c’est un maillon très important de la ligne Maginot. Elle est en partie creusée dans le rocher et était équipée d’une puissante artillerie qui contiendra la poussée des troupes italiennes de Mussolini en juin 1940 et empêchera la prise de Menton. L’ouvrage pouvait abriter 3 à 400 hommes en autarcie pendant 3 mois. On peut visiter la forteresse.             http://www.sainteagnes.fr

     

    Les ruelles du village

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    Il faut prendre le temps de flâner dans les petites rues au réseau compliqué où les maisons typiques se serrent les une contre les autres. L’église N.D des neiges date du XVIème siècle. La chapelle saint Sébastien de 1610 pour protéger la population contre la peste a été décorée par l’artiste peintre J.M Poulain.


    Trois légendes à Sainte Agnès

     Naissance d’un village  autour d’une chapelle, d’un château, d’une source

     

     La chapelle d’Agnès la princesse romaine

     Agnès est une princesse romaine. Elle est en voyage et avance avec son escorte sous un ciel lourd. L’orage menace sur la voie Aurélia entre Vintimille et Menton. La petite escorte progresse en suant à grosses gouttes.

    Quand, tout à coup un énorme orage éclate et déchire le ciel. Un orage d’une violence inouïe. Un orage comme on n’en voit  que par ici et comme je ne vous souhaite pas d’en connaître un d’ici ce soir que vous soyez rentrés à la maison.  La foudre tombe sur un gros chêne à cent pas devant d’eux. Tous voient avec horreur l’arbre se transformer en torche et le feu courir dans la garrigue.

    Toute la troupe court se mettre à l’abri dans une grotte que Dieu, dans sa mansuétude avait bien voulu mettre sur le chemin de la jeune princesse et de sa troupe. Trempés jusqu’à la chemise,  claquant des dents, terrifiés par les trombes d’eau qui déferlent dehors, par les éclairs qui illuminent les parois de la grotte où résonne, amplifié le vacarme du tonnerre, ils se mettent à genoux et prient. Une humble et fervente demande à la sainte patronne de la princesse en voyage. Une supplication à Sainte Agnès pour que cesse la tempête.

    Dans l’instant, les éclairs s’espacent, les roulements terrifiants diminuent et l’orage s’éloigne.

     

    Après avoir eu si peur d’être pris par la foudre, la princesse romaine et ses gens remercient Dieu et la sainte. Sur le champ ils décident de faire construire une chapelle près de cette grotte où ils venaient d’être sauvés. Cette chapelle en l’honneur de Sainte Agnès fut bâtie dans l’année qui suivit.

     

    Cette première chapelle qui a disparu depuis fut pendant longtemps un lieu de pèlerinage qui attirait du monde. Certains s’établirent même près de l’édifice pour y demeurer.

    Et c’est ainsi que se développa un petit village que l’on baptisa tout naturellement Sainte Agnès.

      

    Le château d’ Haroun le seigneur sarrasin

     IMGP4311.JPGQuand vous traverserez le village, vous serez intrigués par certains noms de rues comme la rue des sarrasins ou la montée du seigneur Haroun. Ce n’est pas par hasard. On sait qu’au moyen âge nos côtes étaient régulièrement visitées par les barbaresques, les maures qu’on appelait aussi les sarrasins. Ces attaques se limitaient le plus souvent à quelques pillages et se terminaient par la capture d’esclaves chrétiens et des plus belles filles du village qu’ils emmenaient vers leurs lointains harems.

    La Provence fut même occupée par les Maures. Certains villages comme La Garde Freinet dans le Var en gardent le souvenir. Le massif des maures est là pour témoigner. L’écolier se souvient que Charles Martel vainquit les Arabes à Poitiers en 732 mais il ne sait peut-être pas grand chose de cette occupation qui n’a pas laissé beaucoup de traces. Sauf que précisément tous nos villages perchés installés sur des hauteurs ne sont là sur ces positions défensives groupés autour de leurs châteaux que pour faire face à ces invasions.IMGP4347.JPG

    Lorsqu’il arriva ici, au village, le seigneur sarrasin qu’on appelait le noble Haroun trouva la vue superbe et l’air particulièrement sain et il décida de s’installer là et de faire de ses terres hautes son fief. Il  y fit construire son château fort dont on voit encore les ruines là-haut.

    Il y avait, en ce temps là,  au village, une jeune fille très belle qui s’appelait Anna. Anna allait tous les jours au puits pour chercher de l’eau. Haroun la vit et ne résista pas à ses œillades. En effet Anna était séduite par l’air ombrageux et par le charme exotique du bel Haroun. Celui-ci était un homme de guerre mais aussi un poète raffiné. Il prit l’habitude de venir à la fontaine, sur la place, tous les jours, à l’heure où Anna venait remplir ses seaux. Haroun lui disait des contes de son orient natal  en s’accompagnant de l’oud, une sorte de luth. Les soirées se prolongeaient parfois jusqu’au crépuscule et la mère d’Anna attendait l’eau pour faire la soupe du soir jusqu’à très tard.

    Longtemps Anna  fit languir son soupirant au regard de braise puis elle finit un jour par se promettre à lui à condition bien sûr qu’il se convertisse à la religion du Christ. Haroun était musulman et il dut renier sa propre religion. Il le fit la mort dans l’âme mais par amour pour Anna. On le baptisa et le comte Guillaume de Provence fut le témoin du jeune couple que l’on maria lors de grandes fêtes qui durèrent plusieurs jours.

    Tout ceci serait encore dans la mémoire de tous si du temps n’avait pas passé. Il n’y a plus  guère que le nom des rues pour se souvenir encore un peu.

     

    Et là haut, de la terrasse du fort du seigneur Haroun qui domine l’horizon on voit toujours la Méditerranée au loin…Presque jusqu’à l’autre rive.

     

      

    La source de la Mouniga,  la novice

     

    La troisième légende sur la naissance du village de Sainte Agnès  est celle, de la Mouniga c’est à dire la Nonne en nissart.

    Un noble et jeune  chevalier provençal, poète à ses heures parce que troubadour  et adepte de l’amour courtois était passionnément amoureux d’une damoiselle noble elle aussi et issue d’une des meilleures familles du pays niçois. La belle affectionnait le chevalier tant bien en retour.

    Pour le moment, elle était malheureusement bien empêchée de répondre  aux élans de son chevalier servant, puisqu’elle était selon les vœux de son père, enfermée dans un sombre couvent au plus profond du non moins sombre quartier  du fond de la ville de Nissa. Quartier qu’on appelle aujourd’hui le vieux Nice et qui était alors le seul Nice qui existât.

     

    Un matin, le chevalier n’a plus de patience.

    Il sait qu’il doit à sa dame un amour profond et véritable. Il doit endurer et rester maître de lui, il le sait. Mais il va pourtant  commettre  un acte bien peu conforme au « fin’amor » de son idéal courtois.

     Ce matin là, il se présente à la sœur tourière du couvent et se fait passer pour le frère de la belle enfant Il réussit à la voir au parloir et au prétexte de lui remettre quelques effets  de la part de leur mère il l’entraîne vers sa monture, attachée au dehors de l’enceinte et il l’arrache à son couvent, s’enfuyant avec elle en croupe vers la proche Italie.

     

    Hélas pour eux la mère supérieure a prévenu la famille de la novice et ses deux frères, les vrais cette fois, se mettent à la  poursuite des amants. Ils les rattrapent sur un plateau aride et désert non loin d’ici.

    C’est là qu’eût lieu la tragédie, le triste épilogue de cette histoire.

     

    Le chevalier fait front et provoque en combat singulier chacun des deux frères tour à tour. Il tue le premier mais hélas le second lui porte le coup fatal.

    C’est alors que la jeune novice au désespoir se saisit de l’épée encore ensanglantée de son frère et se transperce la poitrine devant lui.

    Dans l’instant, une source abondante et fraîche jaillit du sol craquelé de sécheresse de ce lieu désertique.

    Depuis ce temps-là la source n’a pas cessé se couler. Et c’est autour d’elle qu’est né » le  petit village  de sainte Agnès dont les habitants boivent encore l’eau de la Mouniga, l’eau de la nonne.

     

     

     

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