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  • la joubarbe

     Il était une fois une toute  petite plante,  mignonne comme tout, qui habitait un creux  de rocher très haut dans la montagne. Elle était tendre et avait non pas un cœur, mais mille de  petits cœurs d'artichaut.

     Elle trouvait le temps long et, durant les heures chaudes, elle se reposait un peu. Elle attendait la nuit pour respirer enfin l'air frais qu'elle aimait par-dessus tout.

    De grosses semelles noires passaient parfois tout près. L'ombre géante au-dessus d'elle devenait alors menaçante. Puis heureusement, elle s'éloignait bien vite.

    Jamais personne ne s'était arrêté. Partagée et tourmentée, elle s'en réjouissait mais souhaitait en même temps qu'un jour quelqu'un  vienne, s'arrête , la remarque et lui dise enfin qu'elle était belle.

    Ce jour vint. Une des grandes silhouettes aux semelles crantées s'arrêta. Mieux, elle se baissa, s'accroupit et même et plus étonnant encore, se roula carrément dans l'herbe, tout à côté de la petite plante mignonne...pour la photographier, de face, de profil, par en dessus, par en dessous.  Ah ! Il n'arrêtait pas et ne se gênait pas. Et il avait l'air d'y prendre bien du plaisir.

     

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    Elle en rougit.Elle  tendait vers lui ses mille petits cœurs d'artichaut offerts. Mais les hommes ont des yeux et ils ne voient pas. Ils ont des oreilles et n'entendent rien. Ils ont un cœur et ont toujours peur d'aimer.

     Déjà cet idiot allait repartir. Il s'était arrêté, penché. Il l'avait admirée et photographiée, sans  lui demander  la permission d'ailleurs.  Et maintenant, il allait la quitter comme ça, se contentant de prendre, sans rien donner.

    L'homme ne comprit pas ce qui arrivait. Ce fut soudain et violent. En un instant, le ciel devint tout noir, le tonnerre gronda et roula jusqu'au fond de la vallée. Des zigzags terrifiants chargés d'électricité déchirèrent l'espace et des trombes d'eau s'abattirent sur le pauvre photographe. Il sortit à la hâte une vaste cape imperméable et partit en courant. On le voyait dégringoler la pente à toutes jambes. De là-haut on aurait dit un ridicule petit épouvantail tout  mouillé.

     Chaque plante a son pouvoir. La joubarbe par l'intercession de Jupiter bénéficie de l'appui de forces supérieures pour agir. Elle peut aussi bien déchaîner l'orage que vous en protéger. C'est pourquoi, il y a longtemps, bien longtemps, du temps de Charlemagne, l'empereur à la barbe fleurie un édit avait imposé, qu'on plantât de la joubarbe sur les toits des églises et les murs des cimetières.

    On dit aussi que si un homme amoureux conserve, un temps dans sa poche, un brin de joubarbe et qu'il le ramène à l'élue de son cœur, celles-ci ne pourra pas s'empêcher de rechercher sans cesse sa compagnie.

     

     

     

     

  • Roure

    La route pour monter ici n'est pas facile ( depuis Saint Sauveur sur Tinée D30 puis D130) . Roure se mérite. Le village  semble suspendu dans le vide.  Il domine la vallée de la Tinée . Les maisons hautes et étroites s'alignent face au sud dans une étonnante verticalité. Plus haut l'église  et encore au-dessus un rocher où il y avait autrefois un château.IMGP5026.JPG

    Sur ce promontoire "Le grand guetteur" de Nicolas Lavarenne , statue de bronze perchée à 6 m de haut veille sur  le village . Du haut des ruines du château des Comtes de Beuil il scrute la vallée.

     Roure, Lavarenne, alpes maritimes

    Roure est riche de découvertes inédites.L'église paroissiale, église Saint Laurent, offre du fait de sa construction en plusieurs époques, deux façades différentes.  Une façade  ancienne , côté cimetière qui date du XIVème siècle c'est à dire de la fin de l'Art Roman. A cette époque l'entrée dans l'église se faisait de ce côté. Mais plus tard l'église a été reconstruite en style Baroque et son orientation fut inversée, l'entrée se faisant par la façade sud actuelle. Roure

     

     

     

     

    Roure clocher porte roman.

     

    A l'intérieur  à gauche en entrant, dans une chapelle le retable de l'Assomption daté de 1560 et attribué à François Bréa, le frère de Louis. Au centre la Vierge( entourée par des anges). De part et d'autre sainte Anne et sainte Marie-Madeleine

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    Unautre retable celui de Saint Laurent ( début du XVIéme siècle) est attribué à Andréa da Cella. On y reconnait le saint martyre sur le grill cependant que dans la partie basse des anges sauvent des âmes de l'enfer.IMGP5027.JPG

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    Il faut s'élever encore quelque peu ,au-dessus du village pour atteindre la chapelle Saint Sébastien et Saint Bernard construite en 1500. Le premier de ces saints est connu comme protecteur habituel de la peste, pour le second, il s'agit de Saint Bernard de Menthon, saint alpin né à Annecy. Des fresques réalisées par le Ligurien André da Cella retracent les vies des deux personnages en deux séries de 6 panneaux comme dans une bande dessinée. De plus, une fresque des vices qui est  une curieuse allusion à un évènement qui s'est passé à Roure en 1427. Cette année là le curé du village et une de ses paroissiennes Dephine Bovis eurent une liaison et se rendirent coupables du péché de chair. Le scandale avait marqué les esprits et le peintre racontal'histoire pour édifier les foules.

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    Un diable chevauche la pécheresse cependant q'un autre diable s'empare de l'âme du prêtre.

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      Il faut poursuivre le même chemin en suivant le sentier GR5 pour attiendre en 40 minutes de marche l'arboretum de Roure musée vivant de l'arbre et de l'art s'étendant sur 12 ha. On peut aussi s'y rendre en voiture.