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  • La grotte des hérétiques à Tende

    Ce dimanche de mai, avec quelques amis, nous montons, au rocher de Maïma et à la chapelle Saint-Sauveur au-dessus de Tende.

    Itinéraire : La balade part du centre de Tende, (balisage PR jaune) puis on s’élève par les balises 70, 71, 361, 349, pour redescendre par la 68 et après un crochet à la chapelle St Sauveur revenir sur la ville que l’on domine à la 67. Il faut compter 4 à 5 heures de marche et il y a 750 m de dénivelé. La montée est sans pitié et la descente très raide. Le descriptif complet est dans le guide « Alpes maritimes Mercantour de Reinhard Scholl aux éditions Rother au numéro 46. On ne trouve pas ce circuit dans le topo rando « haut pays » du conseil général. Le raccord pour atteindre la chapelle est impressionnant mais bien sécurisé avec des mains courantes en câble d’acier. On coupe d’ailleurs la via ferrata de Tende et l’on a le plaisir de voir évoluer les courageux, à hauteur d’une passerelle qui relie deux rochers et sur une tyrolienne spectaculaire.

    Une énigme nous a tracassés ce jour là : Le topo et la carte signalaient une « grotte des hérétiques » que nous avons aperçue de loin, sans l’atteindre ni en savoir plus. Quelle est l’histoire qui s’y rattache ? Peut-on y accéder ? Et comment ?

    Internet n’avait rien révélé. De retour je vais à un trésor d’archives confié par une amie de longue date qui a patiemment découpé tous les articles publiés depuis des années, dans Nice-matin, sur le patrimoine et l’arrière pays. Là nos questions trouvent enfin une réponse. Merci Jeannine !

    Légende : On la raconte encore, à Tende, à l’heure de l’apéritif ou les soirs d’hiver, autour d’un feu de cheminée. Il y a là-haut, sous le rocher de Maïma qui surplombe la ville, un trésor caché dans une grotte. Cette caverne, les anciens l’appelaient «la grotte des Cauettes ». Elle servait de refuge aux protestants, alors nombreux à Tende et persécutés. Ils y tenaient secrètement leur culte et ils auraient caché là, un formidable trésor accumulé durant des années pour faciliter leur exode, le jour où il faudrait définitivement quitter la ville. Depuis, malgré de nombreuses recherches, jamais personne n’a pu localiser le trésor ni s’en emparer. Mais il est toujours quelque part là-haut dans une des nombreuses cavités inaccessibles qui trouent la paroi.

    Histoire : Dans la région, au XVIème siècle, les protestants vivaient en paix, sous la protection du comte Claude de Lascaris, lui-même de foi réformée. Lorsque le très catholique Honoré de Lascaris succéda à Claude, la répression contre les hérétiques se durcit. En 1572, année du massacre de la St Barthélemy, deux factions s’opposèrent à Tende. D’un côté, les catholiques, groupés autour d’Urfée, marquise et sœur du comte Honoré et de l’autre, les calvinistes autour du comte de Villars, frère de Claude Lascaris. Le village se partagea en deux camps hostiles et les protestants furent chassés durement. L’histoire, elle, ne mentionne pas le trésor.

    Alors ? Trésor caché ou pas ? Le site est protégé et inscrit à l’inventaire des fouilles archéologiques à entreprendre…A suivre !

    Accès : Depuis Tende, on peut monter à la grotte des hérétiques en 45 minutes, en passant par le cimetière puis les balises 66,67,68 et en suivant aux intersections le fléchage « voie des hérétiques », sans doute un peu après l’embranchement pour la chapelle, en montant. Elle est à l’altitude 1100m. Il n’est pas certain qu’il sera plus intéressant d’y monter que de la regarder d’en dessous comme nous nous sommes contentés de le faire ce dimanche là. Elle est suffisamment impressionnante comme cela. Il paraît que c’est une belle salle de 10x12 m. L’entrée en est barrée par un mur où se découpe encore l’encadrement d’une porte. Cela nous l’avons vu de loin. A l’intérieur, deux chaires de pierre naturelle se font vis-à-vis.

     Pour les curieux, on pourra se reporter à « Tende et la Brigue » de Giorgio Beltrutti aux éditions du Cabri.

  • Les chemins médiévaux du Var

    Aux éditions Larenaudie  www.editionsdelarenaudie.fr  nous avons aimé "les chemins médiévaux dans le Var". Alain Raynaud est un marcheur. C'est aussi un homme du bâtiment. Enfeux, pierres à bosses, grande nef et petit tympan, n'ont pas de secrets pour lui. Les vieilles pierres finement ajustées en un appareil précis exigent qu'on s'exprime à leur propos avec au moins autant de justesse et de précision. C'est le cas de ce petit livre d'initiation à l'architecture médièvale qui vous emmène sur les chemins anciens du département du Var

    Les 60 itinéraires présentés sont repérés par zones géographiques selon un jeu de couleurs facilitant l'utilisation du guide. Un index unique renvoie aux noms de communes comme aux sites visités, ou à quelques définitions. Les balades sont bien calibrées, entre 10 et 20 km. De petits fonds de cartes indicatifs ne dispensent pas de se munir de la carte IGN sur le terrain. Tout y est : durée, approche en voiture, dénivelé.

     

    Mais ce qui fait la valeur de ce qui est bien plus qu'un topo-guide ce sont les nombreux encarts apportant du contenu sur l'histoire ou sur l'architecture. A cela s'ajoutent des plans de cités médièvales, des montages photographiques très pédagogiques mettant en évidence  les détails caractéristiques avec des zooms. Des reproductions de textes anciens, et de superbes photographies d'ensemble moyennageux( comme Bargème ou Forcalquier) complètent l'ensemble.

    Ce promeneur est aussi un gourmet qui n'oublie jamais, pour notre plus grand plaisir, de signaler les grands domaines viticoles traversés en donnant les bons crus.

    Précieux petit bouquin qui est une invitation à chausser les galoches et à rejoindre les pélerins et les routiers de ces chemins médièvaux.