ROUTE NAPOLEON IV- De cannes à Séranon- passage à St Vallier le 2 mars 1815
Le 2 mars 1815 de Cannes à Séranon – passage à Saint-Vallier
2 mars 1815 début d’après midi -Saint-Vallier
Nous sommes sur la place de l'Apiè(apis=les abeilles; cette place ensoleillée attirait les essaims). Sous un platane, le banc où s’assit Napoléon le 2 mars 1815, lors de la halte à Saint-Vallier. C’est bien le banc mais pas l’arbre d’origine qui était un ormeau qu’une tempête abattit en 1867. La fontaine en marbre clair est de 1866. En face la colonne commémorative portant un buste de l’Empereur a été érigée en 1865. la mairie a été reconstruite en 1849 sur l’emplacement de l’ancienne que l’on avait dû démolir pour élargir la route qui à l’époque, moins large, ne coupait pas le village en deux, comme c’est le cas maintenant.
On atteint Saint-Vallier de Thiey en début d’après-midi. La halte sera brève. A peine ¾ d’heure. Et pourtant depuis le matin à 4 heures, heure à laquelle ils sont partis de Cannes, ils ont déjà parcouru 35 kilomètres et marché presque 10 heures. Mais on a prévu de passer la nuit vers Séranon. Ici c’est juste pour se regrouper qu’on fait une pause.
Les habitants prévoyants et informés de l’arrivée des troupes, ont caché leurs mulets dans les bergeries alentour. Napoléon fait demander à l’adjoint Chautard de lui procurer des montures. Celui-ci, troublé répond en improvisant n’importe quoi « Hélas, Sire tous les mulets sont en Champagne ». Napoléon répond sans rire « Bigre qu’ils sont loin ! » Rassuré par la bonhomie de l’Empereur, Chautard se ravise et finit, avec l’aide du garde champêtre, par trouver des mulets que les habitants vont louer un bon prix. Ce qui finit par les décider.
Napoléon était sur son banc. On raconte que l’aubergiste, traversa la place et offrit sans façon un verre de vin à l’Empereur. Celui-ci hésite, redoutant le poison sans doute. Un officier de la garde glisse à l’oreille de l’aubergiste « Buvez d’abord ». L’autre s’exécute. L’officier vide un verre à son tour et enfin, Napoléon rassuré boit de bon cœur. Ce verre de vin fit la fortune de l’aubergiste. Des années plus tard, chaque fois qu’un riche touriste anglais passait, il montrait le fameux verre et il racontait l’histoire en l’enjolivant. Si bien qu’à la fin l’étranger sortait son or pour essayer d’acquérir le précieux souvenir. L’aubergiste se séparait à regret de l’objet. Mais il vendit bien au moins une centaine de verres.
On chargea les mulets, abandonnant les chevaux avant de s’engager vers Escragnolles, non pas par l’actuelle route du Pas de La Faye qui n’existait pas encore, mais par l’abrupt chemin muletier direct des gorges de la Siagne.