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ROUTE NAPOLEON IX- La pause d'Escragnolles

La pause d’Escragnolles

 
Il est déjà 18 heures ce 2 mars 1815.  La troupe a atteint Escragnolles. Napoléon fait halte chez l’abbé Chiris qui le reçoit avec un buffet bien garni. Enchanté l’invité déclarera même «  C’est une mitre qu’il faudrait à cet homme là plutôt qu’un bicorne. Le bicorne était porté par les simples prêtres. A table on parle du général Mineur, François Mineur, natif d’ici.

Volontaire en1792, devenu général et mort au combat dans la campagne d’Egypte, haché à coups de cimeterre par les bédouins. Sa veuve est toujours au village. Napoléon veut aller la saluer et se fait conduire chez elle. Elle est devenue aveugle.  L’Empereur lui adresse quelques paroles de réconfort et la serre sur son cœur. Avant de la quitter il  lui remet un rouleau de pièces d’or. Il prend congé de l’abbé Chiris et repart  sur Séranon .


 

La nuit à Séranon

 

Tandis qu’il fait déjà nuit, on s’engage par de mauvais chemins mouillés qui sont à peu près l’équivalent à l’actuel GR.

A Valferrière au cours d’une courte halte autour d’un feu, une vieille femme s’approche. L’empereur lui demande «  Quelles nouvelles a-t-on du Roi ? » La vieille lui répond «  Du Roi ? Vous voulez dire de l’Empereur ? » Ou cette vieille était très fine mouche ou elle ignorait depuis le fond de sa province, que napoléon avait été remplacé par Louis XVIII. Cela laissa tout le monde perplexe.

 
On finit par arriver à Séranon où l’on avait prévu l’étape. Pourquoi Séranon ?  Parce que
le maire de Grasse, le marquis de Gourdon, possède là une gentilhommière, un petit château, « le Château du Broundet » dont il reste quelques ruines aujourd’hui. Le maire de Grasse qui le matin encore était plus que réservé s’est ravisé et il a offert l’hospitalité à Napoléon. Tandis qu’on prépare les feux et le couchage l’empereur s’endort  étendu entre deux chaises. Dehors de grands feux sont allumés. Les grognards apprécient  le bivouac. Il est 10 heures du soir et ils ont marché plus de 50 kms depuis Cannes.
 
 
                                             Les muletiers
 

En chemin, peu après Escragnolles, on avait rencontré une file de muletiers de Caille qui s’en allaient porter du blé à Grasse. Ils sont réquisitionnés. On les oblige à faire demi-tour et à rebrousser chemin jusqu’à Séranon. On charge les mulets avec les sacs des soldats les plus épuisés. Chaque sac fait 40 kgs.

 
Dans la nuit, alors que tous ronflent, sans qu’apparemment on ait monté la garde, les muletiers vont s’esquiver sans bruit  et rentrer bien vite à Caille avec leurs bêtes qu’ils ne se privent pas de récupérer.
 
Au petit matin du 3 mars 1815, il a neigé. A 1000m d’altitude il fait froid. Un piètre sentier descend vers la chapelle de Grattemoine. A l’auberge du Logis du pin, chez Laugier, on boira volontiers un bouillon chaud.
 
A midi le vendredi 3 mars on entre dans Castellane.

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