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CHEMINS DE TRAVERSE - Page 68

  • REINE JEANNE Circuit des malvans

    Descriptif du circuit de Malvans

    Dénivelée : + 300m - 300m

    Distance 8 à 10 kms - facile

    Durée :  3h de marche  et 4 h 30 pauses comprises

    Carte IGN Cannes Grasse TOP 25 - 3643 ET

    Accès routier  Depuis Cannes par l'autoroute et la sortie Cagnes Vence. Suivre Vence et prendre la pénétrante Cagnes Vence ( à gauche en entrant dans Cagnes, au niveau de la gare SNCF).

    A Vence à l'arrivée rond point. Prendre la direction Tourettes sur Loup en suivant le fléchage ND des fleurs, galerie Beaubourg. Regroupement à la sortie de Vence en direction de Tourettes à la hauteur de la caserne des pompiers(sur votre gauche). 

    On stationne au parking de la galerie Beaubourg accès au rond point après le pont sur la D2210a.

    Présentation :

    A l'occasion de ce circuit, on pourra raconter la légende de la reine Jeanne intitulée " le buisson magique de Malvans" ou histoire du beau page Aubépin. On peut prévoir

    - Une présentation de la balade et du site de la galerie Beaubourg au départ.

    - Une halte dès que l'on est en vue des ruines du Château pour parler un peu du personnage Reine Jeanne.

    - Le récit de la légende dans la salle voûtée des ruines ou sur le site de la chapelle.

     

    Imprégné par la lointaine histoire du pays vençois, ce circuit débute au château Notre-Dame-des-Fleurs, construit au XIXe sur les vestiges d'une ancienne abbaye bénédictine qui accueillit les évêques de Vence dès le XIe siècle. Ce château abritait jusqu'à l'été dernier, la galerie Beaubourg, galerie d'art contemporain dans un cadre remarquable avec de superbes jardins,  gardé, à l'entrée par un monumental "pouce" du sculpteur niçois César qui n'y est plus. Le château avait été remis en état en 1994, par un couple de galièristes parisiens Marianne et Pierre Nahon. On pouvait y voir des oeuvres d'Arman, César, Tinguely, Combas, Piccabia, St Phalle.

    Plus haut, but de notre balade, le château des Malvans, fief détruit au XIIIe dresse encore quelques pans de  ses murs oubliés au beau milieu de la garrigue; juchée en face sur une proéminence, la chapelle médiévale de Saint-Raphaël ne conserve qu'une partie de son abside originelle et menace de s'écrouler, mais un bâtiment annexe érigé à ses côtés et récemment restauré perpétue la mémoire de cet émouvant lieu de culte perdu en pleine forêt juste au dessus de Vence. C'est là que se situe l'épisode légendaire du "Buisson magique de Malvans".

    Itinéraire :medium_circuit_du_malvan_copie.4.jpg

    heure 00

    Depuis ND. des Fleurs (400 m), l'itinéraire démarre entre les deux parkings de l'ancienne Galerie Beaubourg. Nous laiserons là nos voitures. A 50 mètres, un premier panneau duConseil Général indique la chapelle st Raphaël à 0 h 45, le gué de malvan à 1 h et le circuit complet que nous entreprenons 3 h.

     Le chemin  s'élève avec de belles vues mer à gauche vers le cap d'Antibes et l'Estérel. Il passe à hauteur des dernières villas au dessus du chemin  des Cambreniers. Eviter les raidillons et suivre la petite route. A un réservoir, un nouveau panneau du Conseil général, puis un barrière, et une bifurcation à gauche que l'on laissera pour suivre le fléchage Chapelle St Raphaël. On s'élève dans des bois de chênes assez beaux. Le matin on est au soleil. On suit toujours le large chemin parfois un peu caillouteux ou boueux selon la saison qui mène à la chapelle. Sur la droite on aperçoit le baou des blancs au-dessus de Vence. Un replat précède le franchissement d'un ruisseau. Par endroits on devine encore le soutènement en pierres de ce très vieux chemin. Bientôt,on peut voir se profiler les ruines du Château de la reine Jeanne entre les arbres.

    heure + 30 minutes

    Sur la gauche démarre une sente marquée par un cairn. Elle donne accès aux ruines du Château. Après une petite escalade finale on accède à la ruine et au panorama superbe de l'Italie jusqu'au cap d'Antibes. Il y a là un peu de place dans l'herbe pour un arrêt. Les ruines ne sont pas sur la carte IGN. Le récit de la légende peut se faire dans la salle voûtée, sous la tour. On redescend par un petit pas dans les rochers qu'il vaut mieux oublier par temps de pluie ( prendre alors le sentier de montée). On arrive en vue du monticule portant la chapelle. Il y a un bel espace bien exposé tout indiqué pour la pause repas et la visite de la chapelle toute proche.

    heure + 45 minutes.

     La courte remontée à la chapelle  Saint Raphaël est agrémentée d'une rampe en fer. On découvre la chapelle neuve avec une fresque moderne à l'intérieur. Au mur, une plaque "aux morts de la commune des Malvans an 50 à 1792". Il devait y avoir un petit cimetière attenant. Les malvans ont cessé d'être une commune (paroisse) en 1792, date du rattachement à Vence. La chapelle ancienne véritable lieu où se situe la légende d'Aubépin est très dégradée.(prudence près de l'abside écroulée).

    heure + 1 h 30 (y compris la pause repas).

    Continuer quasiment à plat (Nord) par des espaces dénudés avec quelques genêts, jusqu'au ruisseau( gué)  du Malvan. On aperçoit la colle des Naouris petit sommet rond à gauche et d'autres ruines des Malvans. Le chemin file plein Nord avec quelques petits passages froids. On traverse à gué à la borne 69 qui renvoie vers la Combe de Maigre et St Barnabé. Le  panneau retour vers Vence a été arraché mais il n'y a pas à se tromper, on vire plein Sud. On est sur le GR51 un instant. Insister plein sud, avec des vues mer à droite, jusqu'au passage à la borne 68 (qui indique au Nord le col de Vence  et le Plan des Noves). Derrière nous, légèrement à droite, les ruines du Château et la chapelle noyée dans son bouquet d'arbres. On trouve le long du chemin montant de Vence que nous empruntons à la descente, quelques bornes de piere anciennes placées là pour éviter aux charrois de verser.

    heure + 2 h 30

    On débouche au-dessus de Vence sur le goudron. C'est cette partie de l'itinéraire retour que j'ai modifiée pour être hors ciculation urbaine intense et avoir un peu de calme dans des quartiers avec de belles villas et souvent un horizon mer.

    Un panneau conseil général ici. Descendre entre les propriètés, suivre le balisage jaune. Dans un virage en épingle à cheveux borne 61, on dévale par un raccourci qui prend  par quelques marches, à hauteur de la proprièté l'Oustarra. A la sortie du raccourci, traverser une voie en goudron et prendre le sentier en face. Par une descente en grosses pierres on débouche sur le chemin de Rocara. Ici un panneau conseil général. Prendre à droite vers quartier St Donat, chemin de l'Ormée, circuit de Malvans. Ici il faut faire attention de ne pas aller trop loin sur le chemin de l'Ormée.

    heure + 3 h 30

    A hauteur d'un parking, devant une villa au portail bleu portant le Numéro 578, il faut quitter le goudron et s'engager à gauche par une petite calade mal signalée. On sort de la calade par un petit chemin goudronné d'où l'on voit bien le château St Martin (hôtellerie de luxe). On longe une maison de retraite par le chemin des Aspras. Au bout de ce chemin, on tourne à gauche et on arrive sur l'avenue Humbert Ricolfi que l'on  traverse. C'est en fait la route de Tourettes D2210. Suivre le balisage jaune et  s'engager, en face, en descente dans l'avenue des Combattants d'Afrique du Nord. Poursuivre en sens interdit. On tombe sur la D2210a, un peu avant une clinique vétérinaire. Traverser et prendre en face, la vieille route de Tourettes portant un panneau Tourettes piètons 1 h 10. C'est le chemin des Combattants d'Afrique du Nord qui continue. Suivre le balisage jaune. On passe sous le pont de la 2210a. On sort à un monument de pierre(?) sur la D2210a peu après le pont. Rester bien à droite direction Tourettes sur 250 m puis monter à droite le Chemin des Colles, en haut à gauche sur la D2210 ( N210). Dépasser le chemin des Cambreniers puis déboucher à nouveau sur la D2210a à hauteur d'un rond point. Bien longer le trottoir  sur 50 m, pour tout de suite trouver la remontée vers les parkings de l'ancienne Galerie Beaubourg. 

    heure + 4 h 15

    Ce descriptif est emprunté à l'excellent site Randoxygène, du Conseil Général des Alpes-Maritimes qui publie également un série de 3 brochures avec des propositions d'itinéraires dans les Alpes-maritimes : Haut Pays, Moyen
    Pays, Pays côtier.

    Le descriptif a été modifié par mes soins, en particulier pour ce qui concerne le retour.

     http://www.randoxygene.org/pge/rando_pe/rubrique_rando.php?rubrique=1&zone=1

  • REINE JEANNE La tragique messe de minuit de Coarraze

    Roc, méchant roc,
    Un jour viendra, où sur tes ruines,
    Ne chantera plus ni coq, ni poule !
     
    Cette terrible malédiction, lancée par la reine Jeanne à Rocca Sparviéra a marqué ces lieux sauvages pour l’éternité. Seuls les éperviers qui tournent dans le ciel, au-dessus des ruines pourraient nous raconter l’histoire de la tragique messe de minuit.
     
     
     
    La reine de Naples, la reine Jeanne, était aussi comtesse de Provence. En ce temps-là, elle dut quitter en hâte son royaume d’Italie. Après des guerres et des émeutes, elle était traquée par la populace en colère qui voulait l’emprisonner et la mettre à mort.
     
    Elle s’embarqua sur ses galères,  avec ses deux jeunes enfants, des bébés jumeaux que la reine qui était aussi une mère aimante, voulait soustraire à la vengeance de son peuple. Une petite escorte d’hommes d’arme l’accompagnait ainsi que sa servante la fidèle Catanaise et son chapelain le moine Don Pancrazio.
     
    Cela se passait en l’an 1348, à l’approche de la Noël. L’idée de Jeanne était de rejoindre la Provence où elle savait ses sujets fidèles et loyaux. Elle accosta sur la Côte, près de Nice. De là, voulant trouver un refuge sûr et secret, elle s’engagea, avec sa petite escorte, sur les chemins rocailleux qui menaient, à travers la montagne, à son château au-dessus du village de Coaraze. Le lieu avait été abandonné depuis plusieurs années et les paysans furent fort étonnés, à l’aube suivante, de voir s’élever de la fumée par la cheminée du vieux château féodal.
     
    Ils ne tardèrent pas à apprendre que Jeanne était revenue. Heureux  de cette nouvelle, ils s’en vinrent visiter leur reine bien aimée avec des mules lourdement chargées de provisions : Farine de châtaigne, miel, poulets, œufs, lard, jambons sans oublier trois fûts du meilleur vin de Provence. On allait pouvoir fêter la nativité dans la liesse.  Jeanne trouvait enfin auprès des gens de Coaraze, un peu de réconfort.
     
    Cependant, ses ennemis à Naples ne renonçaient pas. Quelques espions avaient réussi à retrouver sa trace et cachés dans des cabanes non loin du château, ils épiaient les allées et venues. Trois de ces malfaisants, déguisés en bergers,  parvinrent même à se joindre à ceux qui apportaient des victuailles au château. Ils entrèrent dans l’enceinte, intriguèrent si bien qu’ils approchèrent Don Pancrazio. Ici, il faut préciser que le confesseur de la reine était un moine paillard très porté sur la bouteille. Les Napolitains connaissaient bien sûr ce penchant, ils entraînèrent Don Pancrazio à la cave et vidèrent en sa compagnie de nombreux pichets de vin de Provence. En réalité, ils firent boire le moine, en feignant, quant à eux, de vider leurs gobelets où ils ne faisaient que tremper leurs moustaches. Quand le moine fut fin saoul, on le boucla dans la cave à double tour. Les spadassins se cachèrent dans les sous-sols, attendant le moment d’agir. Leur plan était simple : En neutralisant le moine, la messe de minuit ne pourrait point être dite au château. Cela allait certainement amener la reine à descendre au village et à partir de là….
    En effet, la reine était fort pieuse et quand on eut cherché Don Pancrazio partout en vain, elle décida de confier les bébés à la garde de sa fidèle Catanaise et de descendre à Coaraze pour y entendre la messe de minuit.
    Le chemin n’est déjà pas  facile de jour mais il faut imaginer Jeanne sur sa jument blanche, bien emmitouflée dans une grande cape de grosse laine, à peine accompagnée de quelques hommes qui éclairent le sentier comme ils peuvent, avec des torches fumeuses. La nuit est noire et froide. Dans un lacet, du fond du ravin, une voix soudain retentit
     
    La Regina va à la messa
    Ven trouvera corsa taoula messa !
     
    La reine va à la messe
    Au retour, elle trouvera table mise !
     
     
    Jeanne est inquiète et ne comprend pas cette mystérieuse menace. Mais elle passe son chemin.
    Au village, dans la petite église cent cierges sont allumés. Le curé a revêtu sa plus belle chasuble. Un siège à haut dossier tout couvert de velours rouge attend la reine. Jeanne retrouve parmi les villageois amicaux, un peu de sa sérénité. Agenouillée, elle prie pour ses enfants qu’elle a laissés au château. A peine la messe dite, préoccupée par les paroles étranges entendues sur le chemin, tout à l’heure, elle quitte rapidement l’office au grand regret des fidèles.
    Se doutait-elle de quelque chose ? Son instinct de mère la guidait-il ?
     
    A son arrivée au château, un spectacle horrible attendait la pauvre Jeanne. Dans la grande salle voûtée, sous la lumière rouge des torches, la nourrice, la belle et fidèle Catanaise gisait dans son sang  à même le sol. Elle avait été ligotée et  bâillonnée.
    La grande table de la salle avait été dressée pour le réveillon. Sur la nappe blanche brillait la vaisselle d’or et de cristal. Et là, au beau milieu de ce couvert, un plat d’argent est servi. Horreur ! Sur un lit de romarin et de thym les deux petits enfants de la reine sont là, ficelés comme rôtis avec chacun un grand couteau de chasse planté dans le cœur !
    Folle de douleur, Jeanne les yeux dilatés par la peur se redresse et pointant son épée nue vers le donjon elle profère cette terrible malédiction :
     
    Rocca rocchina
    Un jou vendra que su li tui roïna
    Non cantéra plu ni gal ni galina !
     
    Roc, méchant roc,
    Un jour viendra, où sur tes ruines,
    Ne chantera plus ni coq, ni poule !
     
    La prophétie allait se réaliser.  A quelques temps de là, un tremblement de terre allait secouer la montagne et du château féodal écroulé, il ne reste  aujourd’hui, que ruines.
    Dans un décor désolé ne viennent plus ici que vautours et éperviers. D’où le nom que l’on donne depuis à ce lieu ROCA  SPARVIERA.
    Il ne reste ici que le souvenir touchant d’une reine jeune et belle qui fut très malheureuse surtout vers la fin de son règne.