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ROUTE NAPOLEON VI-La Moute - Une progression difficile

Nous sommes à la borne 84. En contrebas La Moute. Sur le chemin, premières bornes chasse-roues, dallage ancien, lacets.

                    La Moute


Au plus profond des gorges, à hauteur des sources de la Siagne, le hameau de la Moute. Comme son nom le laisse présager ce lieu est occupé dès le 14ème siècle, par un moulin à eau. A l’époque existaient aussi les moulins à sang mus par des animaux. Mais ici, la situation sur la rivière permet de moudre le blé. Les cultures en terrasse et sur les plans, à cette altitude, ne permettent pas l’olivier mais seulement des céréales, froment et seigle. De semblables moulins, dont il reste des ruines, se retrouvent sur la Siagne, sous la chapelle St Jean et plus bas, dans la vallée sous st Cézaire et Mons.
 
Les habitants de Saint-Vallier et d’Escragnolles aimaient à raconter qu’il y aurait eu à La Moute, aux sources de la Siagne,  un couvent de nonnes au moyen âge. Il n’en reste rien. Sauf peut-être une tour en ruines située sur la rive droite au lieu-dit Marinon qui pourrait correspondre à cela.
 

                            

                     Une progression difficile


 

Il faut imaginer ce qu’a du être cette marche sur le chemin même là où nous sommes. La colonne s’allonge. Il y a de la boue, de la neige fondue cet après-midi  du 2 mars 1815. Les cavaliers ont mis pied à terre. Ils sont  embarrassés dans leurs bottes et avec leurs sabres. L’Empereur marche à pied  parmi ses hommes, parfois en tête, pas toujours. Il porte sa légendaire tenue de campagne : Habit vert des chasseurs de la garde, col à parements rouges, épaulettes d’or, gilet barré du grand cordon de la légion d’honneur, culotte de casimir blanc, beau bicorne à cocarde. Il a retroussé les pans de sa redingote et s’est muni d’un bâton. Tous trébuchent sur le mauvais dallage. Les fantassins ont des chaussures qui ne comportent pas de pied droit, pied gauche et qui ne se font qu’en trois tailles, petites, grandes, moyennes. La paille permet de combler les écarts. On entend les grognards souffler dans la rude montée. Ils sont chargés de leur « barda » et les couvertures roulées sur le havresac se mouillent et s’alourdissent. Le « petit tondu » est là-bas devant avec son chapeau. Où les emmène-t-il une fois de plus ?


Et surtout, on marche avec la nécessité d’avancer vite, très vite.
Napoléon mise sur l’effet de surprise de son entrée dans Paris. Il doit donc y arriver très vite. De plus il y a quand même la crainte de rencontrer les troupes du Roi. Enfin, lors de ces premières étapes rien n’indique que les populations et les garnisons rencontrées vont se rallier. Bien au contraire Antibes, Cannes et dans une moindre mesure Grasse le prouvent. C’est pourquoi, on progresse à marche forcée, souvent de nuit, en  ne laissant la troupe se reposer que 4 à 5 heures par étape.
La colonne s’étire. Tous ne progressent pas à la même allure. Il faut sans cesse se regrouper. Entre l’avant garde de Cambronne, le gros des effectifs et l’arrière garde il y a plusieurs heures d’écart.
Manque de sommeil. Les hommes dorment dehors à même le sol. Fatigue, froid, ravitaillement incertain  et doute  sur l’issue de l’opération, telles sont les conditions qu’eurent à affronter les grognards. Mais ils en avaient vu d’autres ! Dans les sierras espagnoles ou les plaines de Sibérie.

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