Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

4 - La grotte, le partage du butin

Gaspard de Besse dans l’Estérel

La grotte – Le partage du butin

Après chaque embuscade, les brigands déposaient leur butin dans cette grotte. On procédait ici à l’ouverture des malles, sacs et ballots avec parfois des bonnes et mauvaises surprises.
Ce jour là, Gaspard et ses compagnons avaient fondé de gros espoirs sur la belle malle en cuir fauve avec des serrures en cuivre rivetées. Elle était très lourde et son contenu semblait prometteur. Rien que la malle avait une valeur de revente.
C’est pourquoi Gaspard arrête le geste d’un de ses hommes qui s’apprêtait à lacérer le cuir à coups de coutelas. On coupa les fils des coutures proprement. Au bout de quelques minutes de travail patient on comprit pourquoi la malle était si lourde. Par l’ouverture ménagée entre les panneaux de cuir apparurent …des dorures ! Oui mais ce n’étaient que les dorures à l’or fin des tranches de dizaines de beaux livres quand même reliés pleine peau.
1483950884.2.jpg
 

Jean Anglade dans le rôle de Gaspard

 

« Ce n’est pas ça qui te remplira la panse ! » Dit Honoré.
« Tu te trompes » répondit Gaspard.
Il commença à sortir les livres un par un et à parcourir les titres. Il y avait là, tous les auteurs dont l’abbé Braban, le curé de Besse sur Issole qui l’avait éduqué, lui avait parlé. Il reconnaissait des titres qu’il avait pu feuilleter dans la bibliothèque du château St Dominique à Besse où il jouait avec les enfants de la famille De Besse.
Montesquieu, voltaire, Diderot, Rousseau, La Fontaine et même Mirabeau…Ce butin prenait pour Gaspard, valeur de symbole. Chacun de ces auteurs, il le savait, plaidait, à sa manière, contre l’intolérance et l’injustice et défendait l’égalité des droits entre tous ainsi qu’ un accès de chacun à l’éducation, au savoir et aux connaissances. Cette pléiade aux principes novateurs et révolutionnaires constituait un formidable courant d’idées dans une époque qu’on appellerait plus tard « Le siècle des Lumières.

Cependant, Gaspard continuait à fouiller la malle sous le regard déconfit de ses collègues. Sous la dernière couche de livres, apparut une boîte en bois d’ébène, cadenassée.. Gaspard en expert ouvre adroitement la boîte à l’aide d’une épingle à cheveux.

C’est un éblouissement : Bien rangés dans du papier de soie tous découvrent : Une croix en argent sertie de diamants, une belle épingle de cravate en or, plusieurs bagues très fines, un médaillon en vermeil avec sa chaîne et des rouleaux de pièces d’or.
Gaspard dit « Je vous fais une proposition. Partagez-vous équitablement tout ce qui est dans la boîte en ébène et laissez-moi les livres ! »

« Mais ce n’est pas juste ! Tu n’y penses pas » protestent les autres.
« Prends au moins en plus la malle en cuir alors » ajoute l’un des acolytes ;

« Va comme ça » dit Gaspard « Je prends la malle et les livres et vous la boîte et le trésor. Et croyez-moi, je m’estime infiniment mieux servi que vous »

Ainsi fut fait. Et tel était Gaspard, généreux, idéaliste et plus épris d’aventure et de liberté que de richesses.

Les commentaires sont fermés.