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les châtaigneraies de Belvédère 4 - les fortifications dans les Alpes-maritimes

Les fortifications dans les Alpes maritimes

 

Souvent au cours de nos randonnées nous avons rencontré sur le terrain des forts ou des blockhaus. Cela n’a rien d’étonnant dans une région frontière où eurent lieu de nombreux combats. Cependant à l’évidence toutes ces fortifications ne datent pas de la même époque  et une mise en perspective historique peut permettre de mieux situer et comprendre ces éléments du patrimoine.

 

A -  Les très anciens oppidums celto-ligures  (ex le camp de la Malle).

 

B -Les châteaux-forts et villages fortifiés du Moyen âge ( ex saint Paul de Vence) avec parfois perchement et déperchement successifs ( ex Chateauneuf Ville Vieille). Ces places fortes sont isolées et autonomes.

 

C – Au XVIème siècle, la maison de Savoie  ébauche une ligne de défense autour de Nice ( Villefranche, mont Alban).

 

C – Au XVIIéme  siècle, côté Royaume de France, quelques places fortes reprises et consolidées par Vauban (Antibes, Fort Royal à l’île sainte Marguerite, Entrevaux). C’est la première tentative de construction d’une ligne de défense cohérente.

 

D – Au XIXème siècle :

 

a)      Côté français, le système Sère de Rivières ( de 1875 à 1900) . Du nom du général architecte concepteur. Une ligne de défense pensée pour protéger la France contre tout envahisseur potentiel à l’est ( Allemagne et Italie). Exemples à l’Authion la Redoute des 3 communes, La Forca, les Mille Fourches. A Sospel le fort du Barbonnet ou encore dans le même secteur le pic Charvet, le mont Ours, la Revère ou le Mont chauve.

b)      Côté italien : les forts du col de Tende. 5 gros ouvrages défensifs construit autour du fort central du col de Tende, point de passage le plus facile entre la France et l’Italie. Ils sont destinés à se défendre contre les Français, même s’ils sont aujourd’hui depuis 1947 en territoire français. Ils sont techniquement de la même époque que les forts français de Sère de Rivières.

 

E – Au XXéme siècle :

a)      Côté français : la ligne Maginot ( 1928-1940) les progrès de l’artillerie l’arrivée de l’arme aérienne rendent les anciennes fortifications inopérantes. Souvent aux mêmes endroits stratégiques une nouvelle génération de fortifications enterrées avec des canons abrités sous des tourelles d’acier est conçue par le général Maginot dès 1930, les menaces de guerre en Europe se profilant déjà. Exemples : Rimplas, Mont Agaisen et fort saint Roch à Sospel, Sainte Agnès, le Flaut et le Planel  près de Belvédère. Je cite des endroits où nous sommes allés en randonnée il y a peu.

b)      Côté italien, en parallèle à la ligne Maginot et à la même époque, s’édifie un barrage très efficace de petits ouvrages souvent dissimulés dans la montagne ou sous le rocher dit « Vallo Alpino » Ex. Casemate de la pointe Fourquin au-dessus de Libre, casemates de Fenestre, du col Mercière au-dessus d’Isola, l’ouvrage du castel Tournou dans le vallon du Refrei entièrement creusé dans la roche et qui ne laisse voir que les fenêtres de tir, casemates du col de Tende. Un seul gros ouvrage italien de cette époque celui de la cime du balcon de Marte ( secteur la Brigue).

 

Techniquement tous ces ouvrages témoignent de l’ingéniosité avec laquelle les architectes du passé ont su utiliser les obstacles naturels, épouser le relief, camoufler leurs édifices en les enterrant ou en les dissimulant dans le paysage. Ils ont du aussi s’adapter aux progrès technologiques du matériel de guerre et aux impératifs géopolitiques de leur époque.

 

Ces « sentinelles des alpes » constituent aujourd’hui un patrimoine européen qui raconte des épisodes passés d’une histoire commune. Dommage qu’ils ne soient pas mieux entretenus et mis en valeur.

 

Souvent situées sur d’admirables promontoires rocheux ils offrent des vues panoramiques sur les vallées. Ils sont invisibles de loin. Ce sont des guetteurs silencieux qui en imposent par leur monumentalité, leur silence, leur noblesse.

 

Ils nous touchent par ce qu’on devine de la vie quotidienne des hommes qui y vivaient en garnison.

 

Leur abandon fait peine. Une restauration serait symbolique d’une volonté de coopération entre la France et l’Italie pour témoigner d’une identité transfrontalière.

 

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