Viviers (07)
Viviers .... D'habitude on ne s'arrête pas à Viviers. C’est une belle endormie. La nationale éventre deux hautes murailles de maisons grises et poussiéreuses. Et voilà, on a traversé Viviers.
Pourquoi ce jour là s'arrêter ? Pour déjeuner. Seulement pour déjeuner
Je gare la voiture au parking de l'hôtel de ville et là, surprise : Un ancien palais épiscopal, une belle façade classique, un rayon de soleil . La belle endormie m’intrigue. Elle me prend par la main et m’invite. Elle porte un masque de dentelle noire et soulevant d’un geste vif sa longue robe de taffetas camaïeu elle m’entraîne vivement vers un escalier secret qui monte à la ville haute. Comment résister ?
De la-haut tout est différent. Le regard plonge sur la mer des toits de tuiles entaillée de calades pavées avec les galets du Rhône, autant de failles obscures. Sur une placette tout en bas, j’aperçois les parasols verts d’un minuscule restaurant. J’ai faim !
En chemin la belle est bavarde et raconte : A la Maison des Chevaliers, nous sommes à la Renaissance et le pouvoir est aux riches marchands. Plus tard de nobles familles ont construit ici leurs palais et leurs hôtels particuliers, les De Villeneuve, De Roqueplane, De Tourville, de Beaulieu….Et puis ce fut un évêché. Les belles façades se succèdent laissant deviner des intérieurs un peu dégradés mais pleins de mystères. Des chats dorment dans les bacs à fleurs. L’odeur de la glycine me monte à la tête. Et si je veux, une prochaine fois nous irons voir les anciennes maisons closes …Mon dieu !
Le temps s’est arrêté.
Après ce voyage il faut revenir au monde des vivants, à l’autoroute, à l’horaire et retrouver le rythme vibrant de nos activités.
Mais quand même, pour une terre d’oublis, Viviers est bien vivante !