SEILLANS Histoire de Jeanne La Reine des Fleurs Chapitre II
Chapitre II : Un projet fou
1882 -1884
Jeanne a du tempérament, elle a des idées et ne veut surtout pas s'enterrer dans ce trou de Seillans aux côtés d'un mari gentil mais très occupé et partagé entre les plaisirs de la chasse et l'attrait des tables de jeu.
A Seillans, à la sortie de la guerre de 1870, la situation économique du village n'est pas brillante. De plus, les vignes ont été ravagées par le phylloxera.
Page 74 : Jeanne s'en entretient avec le maire.
Par ailleurs, il se trouve qu'elle connait un peu les possibilités et les ressources de la région par ses relations avec un certain Léon Chiris parfumeur à Grasse. Elle l'a rencontré par l'intermédiaire d'un ami commun dont nous avons déjà parlé, Alphonse Karr qui n'était pas seulement poète mais aussi passionné d'horticulture.
A Grasse, s'est développée dernièrement, à partir d'ateliers de tanneries très anciens (depuis le XIII ème siècle) une nouvelle activité autour des cuirs parfumés, très à la mode pour la ganterie. Il s'agissait de masquer l'odeur forte des produits de tannage avec des senteurs florales. Le climat permet de faire pousser ici toutes sortes de fleurs. Une véritable industrie est en train de naître sous l'impulsion de familles d'industriels comme les Chiris.
Jeanne va avoir une intuition de génie et trouver la solution pour redonner vie au village de Seillans.
Page 78,79 : Une fulgurante intuition et déjà un plan.
L'idée de départ était donc de cultiver des fleurs sur la propriété de Neïsson pour fournir les parfumeries de Grasse. Elle s'entoure de collaborateurs qu'elle recrute, un ingénieur chef des travaux et un responsable des cultures. Ainsi se crée à Seillans...
Page 123 : Une véritable entreprise horticole.
Et ce chantier va donner du travail aux hommes du village dans un premier temps puis aux femmes comme cueilleuses dès les premières récoltes. Il est certain que la volonté d'aider les gens d'ici et de leur procurer du travail a été la motivation première de Jeanne. Son goût d'entreprendre l'y a poussée aussi. Mais elle avait le sens du social et pas seulement le goût du profit. Plusieurs de ses réalisations ultérieures dans le village le prouvent ( création d'une mutuelle coopérative, ouverture d'une école, hôpital du Foulon, organisation de ventes de charité). Cette ouverture est d'autant plus étonnante que par ailleurs elle a souvent pris des positions peu républicaines, en tant que catholique conservatrice et royaliste convaincue. Ainsi elle s'opposera avec succès à l'élection comme député du socialiste Georges Clémenceau dans le Var. A une époque où les femmes n'ont bien sûr pas le droit de vote ( 1944 !) elle milite et finance une efficace campagne d'opposition qui privera Clémenceau de son siège.
Cependant, mois après mois les récoltes dépassent les attentes
Page 159 : la marquise n'est pas fière.
Projet N°2 : Et devant le succès de la plantation, au risque de concurrencer les parfumeurs de Grasse, germe l'idée d'un projet fou : créer ici au village un atelier de transformation et d'extraction des essences florales, une véritable usine de parfumerie comme à Grasse !
Page 162 : La parfumerie.
L'obstacle Chiris sera vite contourné. Jeanne est habile et séductrice. sa fougue va convaincre. D'autant plus que le concurrent, l'ami Chiris, flaire la bonne affaire et accepte de fournir son aide pour les installations, le recrutement et la formation du personnel...moyennant 10% sur le C.A !
Chiris " Belle marquise vos beaux yeux... Euh non vos beaux 10% d'amour me font mourir....
Page 173,174 : l'inauguration de la parfumerie.