le Tombeau de l'Ancêtre de Courmettes
Etranges rencontres vers le domaine de Courmettes
Une pierre dressée m'interpelle...
Dimanche 16 Novembre : Balade à partir de Tourettes sur Loup vers le domaine des Courmettes pour aller revoir les chênes centenaires, histoire de leur donner de mes nouvelles. Car cela fait longtemps que je n'y suis pas allé. Dans la forêt, la lumière de ce début d'hiver est rare et crée une atmosphère un peu inquiétante. Les géants sont là, immuables. Un panneau dit qu'il ne faut pas s'approcher d'eux. Ils ont pourtant l'air bienveillant. Je laisse partir les copains toujours pressés d'en voir plus, d'aller plus loin, plus vite. Je m'attarde pour prendre quelques photos. Sur le chemin du retour je m'égare un peu et tourne pas mal dans le sous bois ayant perdu la trace du sentier qui ramène aux ruines de L'Eouvière où nous devons pique niquer. Je suis seul et cela me va bien. Je découvre par hasard une pierre dressée qui m'interpelle. Sans doute un menhir. Décidément le coin est plein de surprises. Il est midi, je débouche sur une clairière où l'air et la lumière vibrionnent étrangement. Je retrouve enfin mes amis au banc des amants anglais
L'après midi j'évoque, avec prudence, auprès d'une randonneuse du groupe, « Une ambiance assez spéciale, là-haut ! ». Elle ne bronche pas. Je ne me vante ni de m'être égaré ni d'avoir eu l'impression de traverser une zone de turbulences énergétiques.
Aujourd'hui, le nez dans ma bibliothèque pour y chercher autre chose, je mets la main sur « Histoires et légendes du pays d'Azur » par Edmond Rossi. Je vérifie à tout hasard s'il mentionne quelque chose autour de Tourettes. Et à la page 130 j'ai la surprise de découvrir : « Tourettes sur Loup, le Tombeau de l'Ancêtre ». Il raconte qu'en 1973, à l'occasion de travaux au bulldozer pour ouvrir une piste, un site protohistorique a été découvert. Le texte ne permet pas bien de situer l'endroit. Sauf un lieu dit « Le clos de la Ville » un peu au dessus de Courmettes qui ne figure pas sur la carte. Je suis déçu. Il y aurait au sommet d'une butte un castellaras ( enceinte de pierres) et au nord ouest de cette hauteur sur une autre colline, une borie en assez bon état au pied de laquelle partirait une allée large de 10 m dont l’empreinte serait visible bien que cachée par la végétation. Elle court sur un demi kilomètre, en pente douce, traverse une piste pare-feu pour aboutir à un curieux édifice de pierre sèche en forme de trèfle, caché dans un bosquet. Je rage de n'avoir rien vu de tout cela sur le terrain. Je n'avais ni les éléments ni assez de temps. Il va falloir que j'y retourne. Mais je ne trouve rien de plus précis sur Internet.
Me reste, pour rêver, une formidable histoire autour de ce tombeau trilobé que les gens d'ici appellent « le Tombeau de L'Ancêtre ». ( Il faudra que je demande au village de Courmes).
En 1950, un paysan trouve dans les bois, un tombeau. Il y a là un sarcophage qu'il ouvre. En soulevant la dalle il découvre le corps intact d'un homme de haute stature portant une grande barbe blanche. Pris de panique il court au village et revient avec des voisins. Quand tous arrivent, le tombeau est vide. Il ne reste qu'un petit tas de poussière là où était le corps. Personne n'a plus jamais parlé de cette histoire à Courmes. Parce que les gens sont persuadés que le paysan qui avait fait la trouvaille avait vu non pas le corps de l'homme à la barbe blanche mais son fantôme.
Des chercheurs contemporains ont essayé d'établir une relation entre cette légende et les vestiges mégalithiques trouvés dans le secteur.
Pour les hommes de l’âge de pierre, les puissances de la Nature sont partout. Si l'on veut bien lire la topographie des lieux à cet éclairage, on s'aperçoit que le tombeau est à l'Est, au soleil levant alors que le tumulus est à l'ouest, au soleil couchant. Ces deux pôles sont reliés par une allée qui matérialiserait la course du soleil. Le castellaras serait sûrement plus un temple qu'une fortification défensive. Les pierres levées du secteur pourraient être des antennes qui captent l'énergie du ciel, s'ancrent dans la terre et créent un courant tellurique. Ainsi les hommes sont ils en communication avec l'univers.
Dans ce cas l'Ancêtre peut être un grand initié en charge des rituels, enterré sur place à son décès, compte tenu de son haut rang. On imagine les cérémonies au sommet de la plate forme où chaque soir les hommes et les femmes se rassemblent pour conjurer leur peur du noir et de la nuit qui vient. Que fallait il faire pour que renaisse la lumière ?
Des mesures de champ électromagnétique ont confirmé une activité exceptionnelle dans ce secteur ce qui en en fait un des hauts lieux sacrés répertoriés en France.
C'est ce que ressentent aussi tous ceux qui, pèlerins d'un jour, comme moi, se sont trouvés dans les parages et continuent à propager des informations qui sont confuses mais disponibles à qui sait s'arrêter, regarder, écouter, sentir.
Les chênes centenaires couvrent de leur ombre les secrets de la Nature.
D’après « contes et légendes du pays d'Azur » Edmond Rossi – Éditions Campanile.
Son blog :
Dans la forêt la lumière de ce début d'hiver est rare et crée une atmosphère inquiétante
On imagine les cérémonies au sommet de la plate forme où chaque soir les hommes et les femmes se rassemblent pour conjurer leur peur du noir et de la nuit qui vient. Que fallait il faire pour que renaisse la lumière ?