Perché à 1000 m d’altitude, à 75 km de Nice, ce bout du monde, dans le haut Estéron, compte une poignée d’habitants. Peut-être quarante, quinze en hiver.
Le village est éclaté en 3 quartiers. Maupoil-St Jeannet avec sa chapelle du 16ème siècle, Les Agots où se situent l’église( 17ème siècle) et le gîte d’étape, l’Estelle, 12 places, sur le GR4, et enfin le village avec la place et la mairie. Plus loin, deux écarts Le Barlet et l’Hubac.
Amirat doit certainement son nom de petit endroit « admirable » à son exposition plein sud, lui valant un microclimat et aux horizons superbes qu’offre sa position. Il faut s’y attarder au coucher du soleil ou le matin quand émerge, d’une nappe de brouillard hivernal, le village voisin de Collongues comme une île sur un océan.
La chapelle St Jeannet (16ème siècle) a un porche aussi grand que le bâtiment pour abriter les pèlerins. Pourquoi l’appelle t-on « la chapelle des hommes d’Amirat » ? A la St jean d’été les gens du village y viennent en procession.
L’église paroissiale Ste Anne est du 17ème siècle. Ses lourds contreforts et ses ouvertures étroites font penser qu’elle a du avoir un rôle de place forte pour se protéger des envahisseurs. Aux Agots, une maison ancienne qui ne manque pas d’allure intrigue.
Amirat est mentionné dans l’histoire dès 1043. A l’époque le premier habitat était certainement situé sous les rochers de Notre-Dame. Il a été abandonné au 14ème siècle et les habitants se sont installés au village actuel, plus bas vers la Cressonnière.
Dans les hauts il ne reste que l’oratoire de Notre-Dame. Solitaire, isolé ; il se dresse et témoigne d’une histoire révolue.
Une date sur la clé de voûte 1838. Rien ne bouge et tout autour c’est le silence.
Au-dessus, une grande maison de pierre blanche vide et désolée mais qu’on aimerait croire encore habitée tant elle a la clarté solaire des belles bastides provençales.
Une ancienne voie romaine passait là il y a un peu moins de 2000 ans. Elle reliait Castellane à Soleihas et Briançonnet en traversant ici, l’ancien site d’Amirat. Des hommes à l’esprit pratique ont récupéré une borne milliaire, l’ont plantée là, en terre, au pied de l’oratoire et ont creusé un bénitier dans la borne. On peut encore le voir et s’y signer quand l’eau du ciel le remplit.